Nouvelle identité et changement de paradigme

Comme beaucoup, bien assaisonnés par les circonstances sanitaires, l’année 2020 a été l’occasion de nous interroger sur notre identité et le sens donné à notre mission.

Après tout, puisque la conduite du changement est le cœur de notre activité autant vous la faire partager.

A cette occasion, je me suis interrogé sur le mécanisme suivant.

Quelle est la trajectoire d’un point situé à la périphérie d’un cercle, lorsque celui-ci est animé d’un mouvement de rotation. S’agit-il d’une révolution ?

Somme toute, si l’on observe bien, après un long trajet, le point revient effectivement à sa situation de départ.

Faire une révolution est-il alors si nécessaire lorsqu’il s’agit de faire du surplace ?

Et lorsqu’il est animé d’un double mouvement rotatif et linéaire, quelle est la trajectoire de ce point ?

Décrit-t-il une sinusoïdale ?

 

Dans le cas II, il s’agirait plutôt d’une évolution avec des hauts et des bas ?

Oh! comme j’aurais apprécié de maîtriser le langage des mathématiques et de la physique, pour mieux comprendre et partager le sens des phénomènes qui nous environnent.

A défaut, revenons à notre univers de la formation continue, celui que je connais, dans le champ des ressources humaines et de la conduite du changement au cœur des parcours et des organisations.

 

Car nous allons le voir, un lien semble exister entre ces doubles mouvements circulaires et linéaires et la conduite de notre propre changement, en particulier au sein de Dynam.

 

Remontons le temps.

En 2011, Dynam IRH est créé, accompagné du logo historique

Il décrit au choix, parmi de nombreuses interprétations possibles, celle qu’on peut découvrir ci-dessous :

  • Un neurone avec ses synapses ; il exprime alors la notion d’ingénierie nécessaire pour élaborer des solutions RH pertinentes.
  • Une éolienne ou autre roue à aube ; un système de transformation d’une énergie brute peu valorisée, en énergie plus utile, riche de sens et d’intérêt.
  • Six pôles juxtaposés et reliés inspirés de la théorie de J. Holland ; six entités spécifiques et complémentaires de personnalités ou des services, réunis au sein d’une organisation de travail.

A l’époque, cette image réductionniste et techniciste plait à nos créatifs et me convient bien. Décrire la complexité sous forme d’un schéma simple est séduisant et bien pratique. Il donne à voir la richesse d’un système humain ou d’entreprise sous forme de composants bien différenciés mais complémentaires.

Toutefois, cette représentation porte en elle ses limites. Elle offre une vision trop statique et simplificatrice de la réalité. Elle est insuffisante pour représenter la richesse du réel. Elle ne rend pas compte de la vitalité des modèles vivants.

 

2021 Nous y sommes

La nature nous rappelle à l’ordre. Bouleversements écologiques, crises sanitaires, économiques et sociales à la clé. Bigre.

Dynam IRH est impacté, nous souffrons comme beaucoup et nous sommes inquiets.

Nous sommes au creux de la fameuse sinusoïdale. Pour autant, pas question de baisser les bras ; ce n’est pas le genre de la maison. Au contraire, retroussons nos manches pour amorcer la remontée le plus tôt possible. Mieux vaut en effet penser le changement que de continuer à changer les pansements.

 

Nous refondons notre communication et notre stratégie.

Nous supprimons le « i » de IRH, celui de l’ingénierie pour devenir Dynam RH

Notre logo devient :

 

Selon l’interprétation que chacun pourra en donner, on y verra :

  • Un papillon qui émerge de sa chrysalide ;
  • Une plante qui émerge de son enveloppe ;
  • Un être qui se révèle à lui-même dans un nouvel environnement qui lui convient.
  • Une organisation qui se déploie au profit de tou-te-s.

 

Au symbole statique de la période précédente, se substitue une dynamique prometteuse en écho à la richesse du vivant. Nous sommes passés de la photo au film. Ce logo donne corps à un récit de vie inscrit dans le temps.

Il donne à inventer une nouvelle histoire que chacun est amené à écrire. Cette symbolique reflète davantage ce que nous souhaitons exprimer. Qu’il s’agisse de bilan de compétences ou de formation professionnelle, nous avons affaire à un processus d’émergence de soi, une trans-formation de l’être dans son environnement.

 

Cette réflexion autour de notre modèle économique, menée au cours de l’année 2020, est de fait plus une évolution qu’une révolution. Plutôt qu’un retour à l’intuition initiale, elle traduit davantage une progression dans notre prise de conscience de la réalité, dans notre rapport au monde.

 

Revenons aux sources de notre prise de conscience du changement nécessaire

Nous abandonnons la vision dissociative du « Grand partage », le passage de la nature à la culture qu’a décrit Claude Levi-Strauss et que dénoncent les anthropologues Philippe Descola et Bruno Latour. En réalité, l’humanité n’est pas dissociée de la nature. Cette dernière ne désigne pas l’opposition à la culture, c’est-à-dire ce qui ne relèverait pas de l’être humain. Cette vision tronquée, désigne sans doute la conception et le comportement développée par nos civilisations occidentales. Elle a conduit à ce que Nathanael Wallenhorst, ou Basarab Nicolescu parmi de nombreux autres, ont désigné par le terme d’Anthropocène. La nouvelle ère géologique marquée par l’impact de l’Homme sur notre planète.

Cette dissociation entre nature et humanité n’a plus fondamentalement lieu d’être en ce qui concerne le pillage de nos ressources. Elle n’a pas non plus véritablement de sens quant à la protection de notre planète.

Nous ne penserons plus désormais la nature et ce qui en relève, c’est-à-dire l’espace, le minéral, le végétal et l’animal comme un réservoir de ressources à exploiter ou préserver sans discernement au profit de ce qui relèverait d’un être humain se pensant comme indépendant et autonome à son égard.

 

Cela dit, le concept de nature doit rester une notion référente. Toutefois la notion de « vivant » ou de biodiversité nous semble plus fidèle pour désigner la réunion de ces deux entités indissociées que sont la nature et l’humanité.

A l’instar de philosophes et d’écrivains tels que Baptiste Morizot, Virginie Maris, Catherine et Raphaël Larrère, nous considérons que les liens entre la nature et l’humanité ont été dégradés si ce n’est détruits. Il appartient à nos générations, alors qu’il en est encore temps, de repenser ces liens, de les restaurer, de les retisser.

Défendre le vivant, qu’il relève de la nature ou de la culture désigne, pour nous tou-te-s au sein de Dynam RH, l’ancrage fondamental et précieux de notre plateforme de services RH.

Dans la remontée de notre fameuse sinusoïdale initiale, il nous reste à en réaliser un récit prometteur en cette année 2021 avec vous, nos partenaires, nos visiteurs et nos clients.

Dès lors, nous vous invitons à nous rejoindre pour de nouvelles et belles histoires de vie au travail.

 

Bibliographie

  • Bousenna, Y. (2021). « Écosystème intellectuel, Faut-il en finir avec la nature ? ». Socialter Hors Série, pp 12-13.
  • Descola, P. (2005). Par-delà nature et culture.
  • Latour, B. (1991). Nous n’avons jamais été modernes. Essai d’anthropologie symétrique.
  • Latour, B. (2015). Face à GaÏa. Huit conférences sur le Nouveau régime climatique. La Découverte.
  • Morizot, B. (2020). Manière d’être vivant.
  • Morizot, B. (2020). Raviver les braises du vivant.
  • Maris, V. (2018). La Part sauvage du monde. Penser la nature dans l’Anthropocène.
  • Larrère, C., R. (2015). Penser et agir avec la nature. La Découverte.
  • Wallenhorst, N. (2020). La vérité sur l’anthropocène.
  • Wallenhorst, N. (2019). L’Anthropocène décodé pour les humains.
  • Lévi Strauss, C. (1955) Tristes Tropiques.
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